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Samedi 14 janvier 2023 – Gouffre des Racines, Lastours (11)

Samedi 14 janvier 2023
Spéléo, visite cavité continent
Gouffre des Racines – Lastours (11)

Participants
ITP et GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., Claire F.

TPAST : deux heures dont une heure à désober

Photos

Aujourd’hui intronisation dans la spéléo audoise, je participe à la réunion du CDS 11, comme simple invité car il faut un an d’adhésion dans un club local pour pouvoir être GE au CDS, ce sera pour l’an prochain.

AG prévue dans l’après-midi, le matin sera consacré à la visite d’une petite cavité (un moins 40 quand même) au pied des châteaux de Lastours sur les contreforts de la Montagne Noire. Une fois de plus on m’a demandé de ne pas nommer la cavité, ce sera le Trou X, mais j’aime mieux Gouffre des Racines au vu des énormes racines qui courent le long du plan incliné d’entrée. En fait Trou X car visites limitées pour cause de présence de chiroptères, pas d’APB connu, on verra quatre gros chiro au ventre gris qui semblent être des Euryales. J’apprendrai l’après-midi que c’est plutôt un site de transit plutôt déserté en hiver.

RDV 8 h 45 à la sortie du village de Lastours avec Jean-Marie et Claire du GPS. Température 3°C et du brouillard au départ de Canet. Sur place on atteint les 8°C. On se gare en bord de route et la cavité se situe 50 m plus haut à flanc de colline bien raide et bien « maquisée ». La cavité semble être connue dès l’époque médiévale et avoir également été visitée par des prospecteurs lors de l’exploitation de la mine d’or de Salsigne – dont je parlerai plus loin. Jusqu’en 2018, un escalier maçonné permettait d’accéder au ruisseau du Grésillou 30 m plus haut, mais les fortes pluies torrentielles de 2018, qui ont sinistré toute la région, ont transformé cet escalier en chaos rocheux qu’il faudra escalader. Cela nous a bien réchauffés.

Arrivés sur le cours du Grésillou, on devine des ruines de structures médiévales et au loin sur la crête, se découpant dans la lumière de l’aube, les donjons des châteaux de Lastours.

Quelques infos historiques sur le site : Les châteaux de Lastours (en occitan Las Tors, litt. « Les tours ») sont quatre anciens châteaux forts dits cathares des XIIe et XIIIe siècles. Les quatre châteaux sont construits sur un éperon rocheux au-dessus du village de Lastours, isolés par les profondes vallées de l’Orbiel et du Grésillou. Ils étaient le verrou du Cabardès d’où le nom du château principal « Cabaret ». Ils sont bâtis à 300 m d’altitude.

Ces quatre châteaux font partie d’un seul ensemble même s’ils n’ont aucune structure en commun. Le contexte naturel du site a permis de faire l’économie d’une forteresse de grande taille. Les plans ont été adaptés aux rochers sur lesquels ils sont construits.

Avant la croisade des albigeois, les châteaux ne sont qu’au nombre de trois et ne sont pas disposés sur la crête. Les villages entourent les noyaux castraux de la même façon : avec des maisons, des grottes-refuges, des forges et des citernes situées autour d’un donjon haut et étroit.

Au Moyen Âge, le site appartient aux seigneurs de Cabaret, mentionnés pour la première fois en 1067. Leurs richesses proviennent notamment de l’exploitation des mines de fer. Seuls trois châteaux ont été probablement construits au XIe siècle et leurs emplacements ont évolué dans le temps suivant les destructions et reconstructions successives.

Les châteaux ont vécu les événements de la croisade des albigeois. Les seigneurs de Cabaret étaient très liés avec les adeptes du catharisme. Les villages aux alentours des châteaux ont accueilli de nombreux cathares. Le site subit dès 1209 les attaques de Simon de Montfort et résiste victorieusement. Mais le croisé Bouchard de Marly alors seigneur du château de Saissac est fait prisonnier par Pierre-Roger. Sa libération est négociée contre la reddition de Cabaret en 1211.

En 1223, les seigneurs de Cabaret reprennent leurs terres et Cabaret devient le siège de l’évêché cathare du Carcassès. Le seigneur Pierre-Roger résista pendant de nombreuses années aux attaques de Simon de Montfort. Les châteaux de Lastours sont un pôle d’activité religieuse cathare important durant le XIIIe siècle. Le village castral abritera de nombreuses maisons de parfaits. Mais en 1227, les châteaux sont de nouveau assiégés par Humbert de Beaujeu. En 1229, Cabaret capitule. Le roi décide la destruction des trois tours seigneuriales et de leurs habitations afin d’éliminer tout refuge de Cathares. Les châteaux sont cependant reconstruits sur les crêtes afin de les rendre moins accessibles aux tirs des ennemis.

Au XVIe siècle, les châteaux sont occupés par les huguenots. Ils en sont délogés par le maréchal de Joyeuse en 1591.

Reprenons le cours du Grésillon. On remonte le lit asséché vers l’amont sur 150 m puis c’est la grimpette bien raide dans un maquis ras, sur une sente bien tracé par JM au cours des sorties antérieures. La première fois il avait du mettre une heure pour parcourir 100 m (on connait bien la problématique !) et arrivé sur le point GPS du trou, rien ! En fait il était dans un dense massif de buis avec l’entrée sous ses pieds !

Belle bouche d’entrée en ellipse de 5×2 m, la suite est en plan incliné. Mais auparavant JM a prévu de se rendre sur le chantier de désob’, un boyau de 50-60 cm de large, bien pentu, qui descend sur une dizaine de mètres. A mi-pente une « salle » puis le boyau repart plus vertical avec un ressaut de 2 m. Le fond de la désob est 5 m plus bas, étayé avec quelques barres de fer… Le but de la sortie est de remonter les blocs explosés lors des derniers tirs. Claire sera au point bas pour charger les gamattes, je resterai en bas du ressaut et JM en haut. Une dizaine de gamattes plus tard on a bien nettoyé la zone, elle est prête pour une nouvelle séance. Le courant d’air est toujours présent mais la faille est bien étroite.

Remontée un peu serrée il faut bien calculer sa posture. Nous voilà en haut du plan incliné. Là il faut s’équiper car il y aura un ressaut de 10 m. Le plan incliné est parcouru par d’énormes racines de buis plongeant dans l’obscurité à la recherche d’humidité. Elles seront bien utiles pour la remontée. En bas JM équipe le ressaut qui débute par un pertuis de 50 cm puis une vire et un fractio en plan incliné. Pas besoin de descendeur, on assure avec la poignée ou un nœud italien. Une vire un peu exposée à franchir et la progression devient horizontale. Pas mal de concrétions sur des blocs effondrés – grosse trémie, sur un des blocs on peut d’ailleurs observer un gour vertical (le bloc sur lequel il s’était formé ayant basculé à 90° -, des fistuleuses au plafond et sur la gauche un magnifique miroir de faille. Le sol est constitué de dômes d’argiles. Un puits latéral permet de passer sous une partie de la trémie mais pas de suite connue, on est autour de moins 40 m.

Une heure de visite et on retrouve la lumière. La descente dans le maquis sera plus facile. Retour par le lit de la rivière puis on évitera la désescalade dans les blocs par un sentier pentu au milieu des ruines médiévales.

Un petit développement au sujet du ruisseau du Grésillou, concernant une pollution rencontrée également en Corse dans la Bravone et liée à la mine d’arsenic de Matra. Ce ruisseau a son amont au niveau de la mine d’or de Salsigne : La mine d’or de Salsigne est une ancienne mine d’or française fermée en 2004 et située sur les communes de Salsigne et de Villanière à 15 km au nord de Carcassonne dans le massif de la Montagne Noire. Elle a été la plus importante mine d’or d’Europe Occidentale et la dernière de France métropolitaine. Elle est marquée par un siècle de pollution par l’arsenic et à ce jour, il s’agit du site le plus pollué de France.

Dès l’époque romaine, dans toute la région, on exploite divers minerais (fer, or, cuivre, plomb). L’or est redécouvert en 1892. La mine produit 120 tonnes d’or entre son ouverture en 1892 et sa fermeture en 2004. Salsigne fut autrefois le premier producteur mondial d’arsenic, présent naturellement dans le sol et dans le minerai. En 1950, alors que l’Algérie était une colonie française, beaucoup d’Algériens sont venus travailler dans les mines de Salsigne. Après la guerre d’Algérie, en 1962, de nombreux travailleurs algériens sont à nouveau embauchés.

En 1991, la MOS (mine d’or de Salsigne) est rachetée par un groupe australien. De 1999 à 2006, l’ADEME de Languedoc-Roussillon procède à la réhabilitation du site industriel de la Combe du Saut en raison de la pollution du sol par l’arsenic et par d’autres métaux lourds. Le site a fait l’objet d’un projet de réhabilitation. Le chevalement a été conservé mais l’accès à la descenderie a été bouché et fermé.

La vallée de l’Orbiel est durablement polluée par l’activité de la mine d’or de Salsigne, et notamment par l’arsenic, élément chimique toxique, dangereux pour l’environnement et cancérogène. Le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) chargé de la dépollution du site a chiffré à 3 tonnes d’arsenic charriées annuellement par l’Orbiel, tandis qu’une étude à l’initiative des riverains de la mine estime la quantité d’arsenic charriée chaque année à 8 tonnes.

En 2011, la préfecture de l’Aude a élaboré un arrêté interdisant la mise sur le marché de légumes produits dans cette vallée. Durant les inondations du 15 octobre 2018, les torrents pollués de l’Orbiel ont envahi les terres et jardins des riverains. Une analyse de sédiments a montré des concentrations très élevées d’arsenic : jusqu’à plus de 3% à moins de 10 km en amont de Conques-sur-Orbiel. En été 2019, les tests menés par Agence régionale de santé d’Occitanie concluent que des dizaines d’enfants vivant dans la vallée de l’Orbiel présentent des taux d’arsenic supérieurs aux normes admises. Des analyses toxicologiques montrent en outre en 2020 une présence de métaux lourds, tels le mercure et le plomb, chez les riverains de l’ancienne mine.

Anecdote intéressante, il existe deux films tournés sur la mine d’or de Salsigne par Catherine Pozzo Di Borgo, cinéaste militante ayant peut-être avec des ascendances  ajacciennes :

  • Les Vaches bleues (1989, 1991)
  • Tout l’or de la Montagne Noire (2002).

L’après-midi a été consacrée à l’AG du CDS 11. Bilans habituels et bilans d’activités des six clubs spéléos de l’Aude. De belles images sur les cavités locales et sur les explos et premières dans les Pyrénées ariégeoises et audoises. Suivie d’un sympathique apéro et d’un repas, on devait être une trentaine.

JND

 
 

 

 

Samedi 19 novembre 2022 Grotte de C…

Spéléo, visite

Grotte de C…, Cabrespine (Aude)

Participants

  • ITP : Jean-Noël D., Véronique M.
  • Gruissan Prospection Spéléo (GPS) : Alain, Alain, Anthony, Camille (10 ans), Caroline, Claire, Guillaume, Hervé, Jean-Marie Philippe, Michel, Séverine, Sylvain

TPST : 4h00

TPAD (temps passé à désober) : 2h00

Photos

Première journée de spéléo avec le club local le GPS, que je connais depuis de longue date par Jean-Marie confrère membre de la CoMed.

Au programme :

  • Matin désob’
  • Après-midi visite de cavité
  • Soir AG et repas

Le lieu de rdv se trouve à l’embranchement de la route qui mène au Gouffre de Cabrespine à 40 km du nouveau lieu de résidence de Véronique. On y retrouve Jean-Marie et six membres du GPS dont leur président Sylvain. Jean-Marie a pointé sur 100 m pas moins de trois départs de cavités. L’endroit est stratégique car la rivière de La Clamoux, qui est à l’origine de la rivière souterraine de Cabrespine, a un effluent qui disparait sous terre quelques dizaines de mètres en contrebas. Ce pourrait être un accès à un collecteur ?

La cavité s’ouvre par un beau porche de 2 m de diamètre situé à 3 m au-dessus de la route (assez simple comme marche d’approche !). Un toboggan de 2 m et on bute sur une trémie, les premiers explorateurs n’avaient de moyens détonants à l’époque et la cavité est tombée dans l’oubli (il y a tellement de départ dans le coin…). Cette fois on est équipé. Le GPS utilise des pailles mais avec une fabrication différente, ils utilisent de la gaine thermorétractable et parfois rajoutent un peu de cordon à l’extrémité. C’est efficace. On fera deux tirs avec presque 1 m3 de cailloux de sortis. Le calcaire ici est bien compact, ça ne s’effrite pas ça casse en gros blocs.
On entrevoit un départ de puits mais stop ; il y a deux petits rhinos de suspendus… De toute façon il est l’heure de manger, on reviendra après leur réveil…

Pour l’après-midi il est prévu une cavité mais dont le nom doit être tenu secret… ce n’est pas spécifique à l’Aude mais il y a beaucoup de rivalités entre les différents clubs, les cavités se ferment ou ne sont pas divulguées.

La progression sera une suite de laminoirs, de ressauts, de vires, de plans inclinés d’une dizaine de mètre. Au passage quelques aragonites. Pas de grosses difficultés techniques mais assez cassant.
Au bout d’une heure de crapahut, on arrive dans la faille ascendante qui mène au joyau de la cavité.

Sur des blocs de calcaire rose (que l’on retrouve dans les carrières de Caunes Minervois non loin de là) poussent de magnifiques spéléothèmes translucides. Des draperies diaphanes et une forme que je ne connaissais pas des bulles de calcite ! On en voit une d’ailleurs sur une photo, percée comme un œuf à la coque. Sans oublier des fistuleuses, des macaronis au plafond, on en prend plein les yeux.

Une bonne heure pour en faire le tour, heureusement que notre guide est là pour retrouver la sortie. Retour qui semble plus rapide mais si on ne connait pas on se perd, c’est pire qu’à Lano.

18 heures, nous voilà dehors pour partager une bonne bière chez le maire Philippe.

COMPTE RENDU DE VÉRONIQUE SUR L’AG GPS DE L’AUDE

  • Forum atteint ?????
  • Début de l’Assemblée, lors de la mise en bouche ??????
  • Bilan financier œnologie ; positif
  • Bilan explosifs : positif
  • Fin de l’assemblée approximativement lors du punch ??????????
  • Conclusion : un clone du FLNC?????

On a quand même eu droit à un bilan d’activités et à un bilan financier, c’est tout… On est loin de nos AG ITP et LISC avec diapos, projets, etc. Club d’une vingtaine de membres, ne pratiquant quasiment que la spéléo, passionné par la désob’ et les premières. Pas de local de réunion les membres sont très dispersés, pour certains à plus d’une heure de Cabrespine. Les sorties se font par contact personnel ou WhatsApp.

Après repas sympa, cuisine brésilienne (restaurant tenu par un français ayant vécu 20 ans au Brésil) et bon punch à base de Caïpirinha. De la Feijoada a brasileira avec du manioc, arrosé de très bon minervois (le président Sylvain est directeur du cellier de Lauran Cabaret).
JND

Samedi 12 novembre 2022 – Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Spéléo, visite

Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Participants

  • ITP : Jean-Noël D.
  • CoMed : Jean-Pierre, Thierry, Brigitte, Guy, Dominique, Thomas, Jean-Marie, Claire, Marie-Françoise, France, Loïc, Orhan
  • Spéléo Club de Villefranche de Conflent (66) : Lisa D., Michel G.
  • Autres spéléos : 3 X.
  • Accompagnant : Jean-Michel
  • Encadrants : Didier M., ancien membre du Spéléo Club d’Alès et maintenant au GERSAM de Montpellier

TPST : 5h00

Photos

Cette année la Commission Médicale de la FFS a tenu ses Journées de rencontre à Anduze dans le Gard non loin d’Alès au gîte du Val de l’Hort. Rencontres très dynamiques, nous nous sommes retrouvés à dix-huit participants, médicaux et paramédicaux et quelques accompagnants.

Comme à l’habitude, une sortie spéléo conviviale est prévue au cours de ces journées. Pour cette fois, au programme, la traversée de la grotte de Trabuc.

La grotte de Trabuc, aussi appelée jadis grotte de Mialet du nom du village à proximité, est située dans les Cévennes au nord du département du Gard. Sa partie supérieure, découverte par Gérard Vaucher –spéléologue suisse – lors d’explorations épiques racontées dans son livre Sous cette Montagne, a été aménagée pour les visites touristiques après percement d’un tunnel par une équipe de mineurs des Houillères d’Alès en 1950.

La grotte est connue depuis l’Antiquité, mais réellement utilisée comme refuge à partir de la fin du xviie s. En effet, lors de la guerre des Cévennes, les Camisards avaient pour habitude de se cacher dans les grottes de la région. La grotte tirerait son nom de l’arme favorite des Camisards, le tromblon, ou « trabuc » en occitan.

Dès 1823, Nicod et Gallière explorent la grotte en organisant des expéditions de trois jours passés sous terre. En 1889, les entomologistes V. Maget et G. Mignaud découvrent une nouvelle espèce de coléoptère bathysciné Bathysciola linderi subsp. mialetensis (Abeille, 1881).

En 1899, Félix Mazauric, collaborateur de Édouard-Alfred Martel décrit la grotte dans le bulletin de la Société Spéléologique de France. Un plan du réseau de galeries et de salles est publié en 1920 dans la revue Spelunca. Robert de Joly y passera également. En 1945, Georges Vaucher, aidé de ses fils Marc et Olivier, commence la désobstruction du Trou du Vent et découvre le « Nouveau Trabuc ».

Les premières visites touristiques de la grotte de Trabuc (en robes à crinoline et redingote et haut de forme) utilisaient l’entrée naturelle et le passage bas de « l’estrangladou », c’est-à-dire par une entrée inférieure.

La partie touristique ne représente toutefois qu’un dixième de l’ensemble du réseau. Le développement total est d’environ 11 km mais de l’entrée naturelle à l’entrée artificielle avec le tronçon aménagé pour le tourisme, cela fait une bonne sortie de cinq heures. Le parcours comprend deux parties séparées par un passage d’étroitures dont le Trou du Vent.

Grâce à Didier Manipou, spéléo alésien, nous avons pu obtenir l’autorisation de traversée (délivrée au compte gouttes). Des safaris spéléos sont organisés mais en partant de la zone touristique et s’arrêtant avant le Trou du Vent.

La cavité est très intéressante sur le plan géologique, plusieurs étages de creusement, des formes d’érosion importantes, des grands volumes, un lac, des gours, un concrétionnement pas exceptionnel mais de jolis paysages souterrains, des fleurs de gypse ce qui est plutôt rare, de la fantomisation, une cabane pour les expériences de survie, des fées, des soldats, etc.

9 h 30, nous voilà sur le parking, l’accueil est fermé et n’ouvre qu’à 10 heures. Pour rejoindre l’entrée naturelle située 120 m plus bas, on descend le lit du ruisseau de Montrocou, à l’origine du creusement des différents étages de la cavité. Peu d’eau, quelques dalles glissantes et de belles falaises de calcaire avec des ammonites. Quarante minutes plus tard, nous voilà à l’entrée, fermée par de gros cylindres métalliques pour laisser passer les chauves souris (on n’en a pas vu…).

Larges galeries en ellipse sans difficulté de progression. Très belle salle des gours remontante, vasques aux bords dentelés. En haut un lac suspendu. Didier nous explique qu’en période sèche quand le lac est vide, une étroiture basse donne accès au grand Réseau du Renouveau. On n’a pas les tubas on n’essaie pas.

Poursuite par des galeries aux volumes identiques. Arrivée dans la Salle du Chaos, il y a du volume ! Au milieu une installation qui a hébergé deux spéléologues tourangeaux du CRAD (CDS37) pendant deux mois pour une expérience hors du temps. Déjà deux heures de crapahut, on approche du Trou du Vent.

Le voilà ! La largeur de la galerie diminue et sur le côté droit à 1,50 m de haut un soupirail ! Comme on en voyait avant au bas des immeubles pour descendre le charbon à la cave. Largeur 40×40 cm ! Seul passage pour accéder à la seconde partie de la traversée. Sinon demi-tour et remontée du ruisseau. Certains ne font pas les fiers mais on ne va pas se dégonfler. Les plus menus se sont déjà élancés, c’est le tour de Jean-Pierre, notre président qui a une certaine carrure et qui n’aime pas trop les étroitures. Il avait fait le Trou du vent il y a 15 ans.

C’est mon tour, le corps entré à moitié, ça frotte de partout. Et pas d’appui pour pousser sur les pieds, heureusement les copains servent d’appui. Me voilà entré entièrement mais ça bloque, je suis à deux doigts de renoncer… 3 m plus loin dans l’alcôve d’arrivée, Didier et Jean-Pierre m’encouragent. Je tombe le casque et seule possibilité pour avancer dans cette légère pente je me tire sur le câble d’alimentation de la cabane des tourangeaux (en principe à ne pas faire car il n’est pas fixé mais mes camarades seront sympas ils le maintiendront. Une petite corde de 8 mm aurait été la bienvenue. Finalement cela s’élargit légèrement et j’arrive à m’extraire. L’alcôve est la bienvenue pour souffler et reprendre des forces. Apparemment ils ne connaissent pas les pailles…

Mais le supplice n’est pas terminé. Didier me montre au-dessus une étroiture verticale, certes ponctuelle mais serrée… Puis une boîte aux lettres, type Razzu Biancu (l’Étroiture du Pénitent) mais tout semble facile après le boyau infâme.

On retrouve une grande galerie, regroupement, quelques visages fatigués mais tous ont le sourire, le Trou du Vent, passage clé du réseau, aura été une étroiture qui laissera bien des souvenirs à certains…

On progresse à nouveau dans des grands volumes avec des passages très aériens comme la Cascade Aurengo qui se remonte latéralement sur échelle fixe sur quelques dizaines de mètres, puis le Pas du Diable – franchissement d’un bloc coincé au-dessus du vide -, des vires. Certaines parois sont recouvertes de fleurs de gypse et les concrétions deviennent plus nombreuses. Une dernière étroiture avant la partie aménagée, qui n’est pas compliquée, mais bien humide.

Des lumières apparaissent et des rambardes métalliques, on est à l’extrémité de partie aménagée. Un tuyau d’arrosage est prévu pour laver ses chaussures avant de prendre pied sur le sol en béton.

Cette sortie par la partie aménagée nous permet de découvrir une célèbre particularité géologique unique au monde : les « cent mille soldats ». Il s’agit d’un ensemble de plusieurs milliers de petites concrétions, semblables à des stalagmites. Cette étrange formation peut faire penser aux soldats en terre cuite du Mausolée de l’empereur Qin en Chine, justifiant ainsi le nom de « cent mille soldats » donné par les découvreurs de la grotte. Les scientifiques sont sceptiques quant à leur formation : en effet, il n’y a pas d’eau tombant de la voûte à cet endroit de la grotte, rendant impossible la création de stalagmites. Certains biologistes avancent une théorie faisant appel à des bactéries ou des champignons ; cependant, aucune présence anormale au niveau bactériologique n’a été relevée à cet endroit de la grotte.

Puis le très beau Lac de Minuit et son miroir de faille. Le concrétionnement est vraiment magnifique dans cette zone et bien mis en valeur par un éclairage commandé par les visiteurs. C’est un weekend férié, on croisera d’ailleurs de nombreux groupes dans les escaliers remontant vers le tunnel de sortie.

Après 5 heures de crapahut nous voilà au soleil pour partager un spuntinu bien apprécié avec quelques breuvages de Corse et du Gard.

Un très grand merci à la direction de la grotte qui nous a permis de faire cette visite et bien sûr à Didier Manipou pour son accompagnement chaleureux et instructif.

En pièces jointes, quelques photos pour illustrer notre périple mais le mieux est d’aller voir les photos de Philippe Crochet par le lien ci-dessous.

Biblio :
Philippe Crochet, Annie Guiraud, Anne Imbert et Aimé Mallet, « La grotte de Trabuc », Spelunca, no 162,‎ 2021, p. 10-21
https://www.philippe-crochet.com/galerie/cavites-touristiques/details/386/grotte-de-trabuc

JND

Samedi 15 octobre 2022 – Grotte de Carpinetto, Lano

Stage photo

Grotte de Carpinetto, Lano

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle C., Wanda C., Albert D., Amal D., Jean-Noël D., Éric G., Jean-Claude L., Marie Pierre R.
  • Formateurs : Philippe C., Annie G.

TPST : 5h00

Photos

Pour ce premier jour sous terre, nous avions le choix entre nos deux spots de grottes horizontales, Butrone ou Carpinetto. Mais un repérage à l’accès de la première, réalisé par JN trois jours plus tôt, avait conclu à une nécessité de bonne séance de démaquisage pour ouvrir un sentier envahi par les ronces. On abandonnera le projet.

Rdv au local pour 8 heures et regroupement à Ponte Leccia pour le café. Le convoi de 4×4 s’élance enfin vers Lano, le temps est magnifique, il est 10 heures. Portail fermé mais la clé est à sa place, M. Leschi le maire, informé de notre venue en début de semaine, nous l’avait confirmé. Accès sans difficultés au parking sous le soleil. Bien sûr l’Aninco est à sec.

Pressé de montrer nos merveilles souterraines à Philippe et Annie, on s’apprête à rentrer dans la cavité, mais Philippe décide d’organiser le premier atelier photo sur le cliché du porche. Fastoche ! les photos d’extérieur on connaît. On va vite être dépassés par les paramètres à prendre en compte pour une photo réussie c’est-à-dire un extérieur clair et net et une entrée bien éclairée avec son sujet. Rapidement les possesseurs d’APN compacts ou de bridge baisseront les bras. Il faut absolument pouvoir régler les paramètres principaux que sont iso, diaphragme et vitesse. Sont équipés pour, JCL, Éric, Wanda et Albert. Sinon seule Amal sortira de beaux clichés avec son portable, vive l’Intelligence Artificielle (mais elle a des limites comme nous l’expliquera Philippe).

On règle, on change, on adapte et on joue avec la position des flashs – contrejour derrière le sujet (Annie, quelle patience !), latéraux à 30-45° et apprentissage du snoot (flash directionnel placé dans un tube en PVC). Le réglage des flashs est très important, leur inclinaison, leur puissance, l’angle du faisceau… Et quand on change un paramètre il faut adapter tous les autres. Bilan : deux heures pour prendre la photo du porche ! ! On n’est pas arrivé dans la Salle Rhomboédrique

On va vite comprendre que ce ne sera pas une visite complète de la cavité. On entre enfin sous terre pour se regrouper au milieu de la Salle de la Colonne. La concrétion en son centre nous semble être un sujet intéressant. Là il n’y aura pas de modèle, ce sera un cliché descriptif. JN ira vite voir s’il y a des rhinos dans la Salle des Chauve-souris (on en a croisé quelques-uns au niveau de la Vire), mais rien, température 11,5° C, minimum 9° C.

On apprendra à mettre en valeur le sujet sur un fond noir, là-aussi tout est dans les flashs. Ce sera à nouveau une séquence de deux heures. Mais le résultat est assez époustouflant, notre banale colonne grisâtre s’est sacrément embellie.

Il est temps d’emmener nos formateurs vers la Grande Galerie Concrétionnée que l’on estime être le clou de la cavité. Le volume est bien plus grand, les réglages n’étaient pas évidents pour les débutants. Il fallait faire ressortir les concrétions au plafond et en premier rideau, jouer avec les réflexions des parois, avoir un sujet qui se détache sur un fond de galerie noire. Amal servira de modèle.

On n’ira pas plus loin, le Lac Suspendu est à sec ; au retour JN et JCL iront jeter un œil aux Lacs Jumeaux dont les niveaux ont baissé d’au moins 20 cm comme dans le Puits du Chien. Sortie vers 16 heures la faim se fait sentir.

Le parking est encore au soleil, si on faisait une photo de groupe, tiens il manque Albert… Éric part à sa recherche mais Albert réapparaitra plusieurs dizaines de minutes plus tard sans que l’on sache par où il est passé ?

Installation des tables, premier bouchon, pas le temps de faire le feu. Mais comme d’habitude les agapes seront pantagruéliques. Les conversations vont bon train mais il est temps de reprendre la route. On avait prévu une rencontre avec M. le maire, on le prévient qu’il est un peu tard, ce sera pour la prochaine.

19 h 30 au local, Albert et Wanda vont retrouver leurs véhicules.

  • JN « Pas besoin d’ouvrir le local ? »
  • Albert « Non c’est bon »

Le Disco repart, direction la Place d’Armes pour déposer Éric. Appel d’Albert « J’ai laissé mes clés de voiture au local »No comment, on fait demi-tour mais entre temps Wanda le ramène chez lui. Nouveau no comment !

Une bonne douche et on se retrouve au local vers 20 h 30 pour… manger. En effet c’est le tour d’Odette d’avoir préparé l’apéro-dinatoire. Tout aussi pantagruélique que les précédents. On attendra que la digestion de 17 heures se termine en débriefant pendant une heure, analyses et critiques (constructives) des photos. Quelques canapés et sandwiches plus tard on finira cette journée bien remplie. Il est presque minuit, demain ce sera Santa Catalina avec un rdv à 9 heures.

JND

Vendredi 14 octobre 2022 – Stage photo – local, Bastia

Stage photo

Soirée formation au local, Bastia

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle C., Wanda C., Albert D., Amal D., Jean-Noël D., Éric G., Jean-Claude L., Marie Pierre R.
  • Formateurs : Philippe C., Annie G.

Durée : 4h00

La photographie souterraine en Corse on connait ! le blog des topis doit en contenir des centaines… mais, reconnaissons-le, si cela nous permet de garder de bons souvenirs de nos sorties, l’esthétisme pictural n’est pas souvent au rendez-vous. On a bien essayé à une époque d’utiliser des cellules de déclenchement à distance mais la technique s’est vite avérée défaillante. On s’est contenté ensuite de nos APN compacts qui nous évitaient de réfléchir.

Mais à force de feuilleter Spelunca et d’admirer les merveilleuses photos de Philippe Crochet, l’envie nous est venue de tenter l’aventure. Philippe est le président de la Commission audiovisuelle, présent sur tous les congrès et rassemblements spéléos. Suite à la publication d’une magnifique photo d’œufs d’opilions Jean-Noël lui a proposé début 2022 une formation Photo Souterraine pour la LISC d’abord à visée entomo élargie ensuite à une initiation plus globale.

Philippe et sa compagne et modèle Annie ayant un emploi du temps très chargé (y-a-t-il un coin de karst dans le monde où ils n’aient pas mis leurs flashes ?) le projet ne pouvait se faire qu’en fin d’année. Annoncé à l’AG de la LISC, le stage a été rempli le jour même – 8 candidat(e)s et finalement nous serons 10. Et « grâce » à une annulation de voyage au Turkménistan, on a pu se mettre d’accord pour un stage du 14 au 18 octobre. Le CA de la LISC a décidé de prendre en charge l’hébergement et le couvert des formateurs, leur déplacement passant en abandon de frais.

Vendredi 18 heures, Philippe et Annie sont au local et les élèves photographes arrivent au compte gouttes… Cela permet de mieux faire connaissance et de débuter gentiment l’apéro.

19 heures, on rentre dans le vif du sujet. Philippe nous présente son diaporama, on a beaucoup à apprendre sur le matériel à utiliser, les paramètres à régler (et ça ne manque pas : iso, diaphragme, vitesse, nombre guide, angle de positionnement, puissance et ouverture des flashes, contre jour, flash en douche…). Au bout d’une heure, l’attention de certains se disperse, on lance la pause avec apéro-dinatoire.

Pour ce faire, Antoine avait prise les choses en mains et avait mobilisé Amal pour ces premières agapes puis Odette pour celle du samedi et du dimanche. Quand les plats arrivèrent ce n’était pas quelques amuse-gueule mais un véritable buffet qu’Amal nous avait concocté ! Tout cela accompagné de quelques bonnes bouteilles choisies par Antoine.

Bien repus mais décidés à poursuivre notre apprentissage on se replace devant le diaporama. Encore deux bonnes heures de notions théoriques à intégrer. Bientôt 23 heures, la fatigue se fait sentir, les formateurs doivent trouver leur hôtel et demain route vers Lano.

JND